
Histoire de la dépossession de leurs terres d'origine
Entre 1861 et 1883, la République du Chili a mené une série de campagnes qui ont mis fin à l'indépendance des Mapuches, entraînant la mort de milliers d'entre eux dans des combats, des pillages, des famines et des épidémies de variole. L'Argentine a mené des campagnes similaires sur le versant oriental des Andes dans les années 1870. Dans une grande partie des terres mapuches, l'économie traditionnelle s'est effondrée, forçant des milliers de personnes à s'installer dans les grandes villes et à vivre dans la extrême pauvreté. Depuis la fin du XXe siècle, les Mapuches sont de plus en plus actifs dans les conflits concernant leurs terres et leurs droits indigènes.
La Suisse et sa participation à la colonisation
Entre 1883 et 1886, les autorités chiliennes ont recruté des colons en Europe. Les premiers Suisses, dont Adam Luschinger, sont arrivés en 1883 sur le territoire de l’Araucanie (nom donné par le Chili colonisateur à Walmapu. la terre des Mapuches). Jusqu’en 1890, 22’700 Suisses y ont trouvé une nouvelle vie. Les immigrants ont reçu des terres et un attelage de bœufs. On leur a également remboursé les coûts du voyage et octroyé deux ans d’avance de salaire. De nombreux descendants de 3e et 4e générations ont la double nationalité suisse et chilienne.Dans la seconde moitié du 19e siècle, le gouvernement chilien a encouragé la colonisation de l’Araucanie, le cœur du territoire des Mapuches, à 700 km au sud de la capitale Santiago, par les colons. Alors que les nouveaux arrivants se sont vu octroyer jusqu’à 60 hectares de terre par famille, les Mapuches n’ont pu conserver que de minuscules parcelles, à peine suffisantes pour survivre.
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Nouvelles
21 Novembre 2024
La Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a condamné jeudi l'État du Chili pour avoir violé divers droits d'un groupe de 135 Indiens Mapuche, qui ont fait l'objet de poursuites pénales après avoir mené des actions de protestation et de revendication de terres en 1992, et a ordonné qu'une indemnisation leur soit versée, à eux ou à leurs proches.
La CIDHCR a indiqué dans son arrêt que l'État est responsable de la violation du droit à la présomption d'innocence, du principe de légalité, de la liberté de pensée et d'expression, du droit à la liberté de réunion, de la liberté d'association, du droit à l'égalité et à la non-discrimination, et du droit à l'autodétermination des peuples indigènes et tribaux.
